J’aime Boc’oh
Baptiste Bourdeau – Dirigeant
J’ai mis dans J’aime Boc’oh une partie de mon ADN, alors non, ce n’est pas difficile pour moi en tout cas. Je n’aurais pas pu développer quelque chose juste dans le but de “faire”.

On se demande s’il est encore nécessaire de présenter J’aime Boc’oh, l’association créée par Baptiste Bourdeau en 2016, dont on retrouve les produits dans plus de 60 points de vente ? Pour celles et ceux qui seraient passés à côté de cette belle initiative, l’entreprise mijote des confitures et tartinades-apéros aussi bonnes que leurs noms sont audacieux, avec pour point de départ les fruits et légumes invendus des supermarchés et des producteurs. Engagée jusqu’au bout des racines, elle a favorisé depuis sa création le retour à l’emploi d’une cinquantaine de personnes en situation de fragilité.

 

Si France Active Savoie Mont-Blanc connaît bien le sujet, c’est parce que l’association a soutenu à l’époque l’éclosion de cette belle initiative.

Pour cela, retour en 2015, où le projet J’aime Boc’oh est sélectionné pour intégrer le Fonds de Confiance de France Active Savoie Mont-Blanc (aujourd’hui renommé Place de l’Emergence), permettant à Baptiste d’être accompagné notamment sur son étude de faisabilité.

 

En guise de premier conseil, Thierry Noël, qui suivait le dossier, a insisté sur l’idée de créer un genre de comité de pilotage autour du projet de l’entreprise. L’idée étant de mettre autour de la table différentes personnes : partenaires, financeurs, intéressés… Avec pour but commun de faire avancer le projet collectivement. “Ça a permis de confronter le projet à des regards extérieurs et de créer une vraie communauté déjà convaincue par le concept que nous allions lancer.”  Si bien qu’au moment de l’expérimentation finale qui décidera s’il se lance ou non, les 3000 bocaux que Baptiste a en stock se vendent en moins de quinze jours. Un vrai succès.

 

Les premières années après la création, J’aime Boc’oh a souvent été à cours de stock, victime de ses bonnes recettes. “Je suis convaincu que c’est dû en partie à cette structuration proposée dans le cadre du Fonds de Confiance.”

 

Baptiste complète en précisant que l’accompagnement de France Active a été un réel soutien, sur d’autres aspects :

  • Asseoir la crédibilité du projet auprès des banques et d’autres partenaires potentiels, et même vis-à-vis de son estime de soi : “Quand tu as 27 ans, que tu arrives en rendez-vous et que tu annonces que tu es soutenu par France Active, ça t’ouvre des portes et ça montre que tu tiens la route.”
  • Bénéficier d’un réseau : il a notamment rencontré des acteurs du monde de l’agro-alimentaire.

 

“Un super tremplin que je recommande à tout le monde, ça permet de sortir l’entrepreneur de son isolement potentiel.”

Aujourd’hui, et à l’occasion du mois de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) 2021, zoom sur cette belle aventure qui ne cesse de se développer.

L’entreprise propose désormais ses services en tant que traiteur. Elle va d’ailleurs pour cela solliciter un contrat d’apport associatif, prêt à taux zéro, auprès France Active Savoie Mont-Blanc afin de renforcer ses équipements et de gagner en productivité.

 

J’aime Boc’oh change de siège, et est aujourd’hui « structure porteuse » d’une nouvelle initiative – dans le cadre d’une place de l’émergence- afin d’étudier la faisabilité d’un projet autour de la revalorisation du pain non vendu par les boulangers en farine de pain.

 

Si cette dernière peut aujourd’hui être utilisée en tant que farine pour nourrir les animaux, J’aime Boc’oh compte bien redoubler de créativité pour trouver de nouvelles idées. Dans les fourneaux, déjà une recette de biscuits et un réemploi en chapelure.

 

Un nouveau chargé de mission a rejoint l’équipe en septembre dernier pour se pencher sur les 3 dimensions de ce projet : trouver des points de collecte, des idées de transformation du produit et étudier le potentiel de commercialisation.

 

Derrière ces nouvelles initiatives, un dirigeant engagé sur tous les fronts qui a le goût de l’entreprise utile

Fils d’entrepreneur, Baptiste a toujours vu son entourage entreprendre, notamment sa maman. “J’ai apprécié la voir commencer de rien et développer une activité pour laquelle elle avait un vrai élan. Ça m’a toujours accompagné dans la vie.

 

Son parcours le conduit naturellement vers une école de commerce, où il ressent profondément le besoin (et l’envie !) d’entreprendre dans un projet qui fera du bien à la terre et aux hommes. De là, il s’oriente vers la Responsabilité Sociétale des Entreprises, puis passe d’idée en idée, jusqu’à trouver la bonne, “Celle qui reste accrochée dans la tête assez longtemps pour finir par la réaliser.” 

 

Lorsqu’on lui demande si c’est plus difficile d’entreprendre en ESS, on sent un sourire se dessiner sur le visage de Baptiste, même à travers le téléphone. “J’ai mis dans J’aime Boc’oh une partie de mon ADN, alors non, ce n’est pas difficile pour moi en tout cas. Je n’aurais pas pu développer quelque chose juste dans le but de “faire”. Je suis aligné sur trois piliers, qu’on retrouve dans la société : la dimension écologique, l’accompagnement social et l’envie d’entreprendre.”  Néanmoins, il précise que les structures de l’ESS suivent une croissance plus douce qu’une entreprise dont le fonctionnement et l’activité sont plus classiques. Mais Baptiste reste optimiste : “Si demain on est en rupture de stock, c’est qu’on aura trouvé les bons réseaux de vente !”

 

Ôde à l’esprit d’entreprise

Ce que Baptiste retient de son expérience et des personnes avec qui il échange, c’est que l’entrepreneur français, quel que soit son âge, a souvent besoin d’être rassuré. De son côté, un passage dans les pays anglo-saxons dans le cadre de ses études lui a permis de se nourrir de la culture d’entreprendre de ceux qui y vivent. Son conseil pour tous ceux qui n’osent pas trop : “Oser se planter, s’entourer et se faire confiance. Y’a toujours quelque chose à apprendre.”

Suivi par France Active Savoie Mont-Blanc depuis 2015

C’est ici

 

Autres Stories